Crédit: Paul KOUAFFIN

J'ai décidé d'en parler

Hello les amis !

Aujourd’hui nous irons à la découverte de Ayaba, une femme de 28ans. Victime de viol, elle nous raconte son histoire. Bonne lecture à vous

Victime de viol

« Fille unique de mes parents, je les ai perdus à 9 ans dans un accident et à deux semaines de mon certificat d’étude primaire. La famille a donc décidé que je rejoigne mon oncle Codjo, marié et père de 3 enfants.


Au début, tout allait bien jusqu’au jour où j’ai fêté mon 11 anniversaire. Ce soir-là, après le dîner, je me suis retiré pour dormir quand j’ai entendu mon oncle me demander de ne pas fermer ma porte. Mais à 3 h du matin, j’ai été réveillé par la présence d’une personne dans mon lit. À ma grande surprise, c’était mon oncle qui était déjà nu et qui montait sur moi.

  • Tonton… ??? qu’est-ce que vous faites dans mon lit ??
  • Chrrrr …. Tais-toi, je veux juste faire de toi une femme. Ça ne te feras pas mal et si tu cris, tu te retrouves dans la rue… N’oublies surtout pas que je suis le seul dans la famille à t’accepter dans ma maison.

  Il me déshabilla avec une main et l’autre sur ma bouche. J’ai essayé de me défendre de toutes mes forces, mais en vain. Je ne sais exactement pas le nombre de minutes, des secondes ou d’heure passée sous lui, mais c’était pour moi un enfer et de mes yeux sortaient une rivière de pleur.

Après son forfait, il me menaça encore de me mettre à la rue et de me rendre la vie compliquée si j’en parlait à qui que ce soit.  Ce fut le début d’une série de rapports sexuelle non consentir avec mon oncle.

Des nuits sans sommeils, une vie remplir de peur, de traumatisme et de haine.  C’était devenu pour lui une obsession et un plaisir de me voir pleurer pendant ces moments. Par peur d’être rejeté par la famille et d’être traité de menteuse, j’ai gardé le silence pendant longtemps. 5 années de viol et de souffrance psychologique mais aussi deux expériences d’avortement clandestins avec la complicité de sa femme. 

Quand elle a décidé de parler

Je n’en pouvais plus, j’arrivais plus à supporter qu’on me prive de mon adolescence, de vivre cet enfer.  C’est ainsi qu’un jour, j’ai décidé de briser le silence et de mettre fin à ce cauchemar. Aujourd’hui, je n’arrive plus à concevoir à cause de ses avortements mais je suis quand même heureuse de mettre libérer de ses griffes et de les voir payer pour leurs actes.

Je serai peut-être mère aujourd’hui si j’avais parlé plus tôt. C’est mon histoire »

Comme ayaba, elles sont nombreuses ces filles victimes de viol, mais réduites au silence. Que leurs prédateurs soient des proches ou inconnu, affaiblit par l’acte, elles ont aussi peur d’être traité de tous les noms et d’être humilier par la société. C’est ainsi qu’elles décident de garder le silence. Aujourd’hui encore avec la crise sanitaire que traverse le monde, les cas de violences ont augmentés. Les filles doivent passer leurs journées dans les mêmes espaces que leurs prédateurs qui sont souvent même des proches. Elles sont réduites à des objets sexuelles et au silence. Elles n’osent pas dénoncer parce qu’elles savent que le règlement à l’amiable donnera plus de forces aux bourreaux.

(histoire fictive)

Plaidoyer

Aujourd’hui, je porte leurs voix, par cette histoire elles lancent leurs cris de détresses et dénoncent.

Chers Gouvernements

Il est temps de respecter les décisions et lois qui nous protègent, qui punissent les acteurs de viols. Donnez la chance à chaque victime d’être écouté sans être humilié et stigmatiser. Que les enquêtes aboutissent à des fins concrètes et que les acteurs soient punis sans un règlement à l’amiable. Nous ne voulons plus uniquement des décisions signées sur les papiers, les congrès, les conférences, mais aussi des actions concrètes qui nous mettent en sécurité et qui nous garantissent un avenir meilleur.

  Chers activistes, organisations non gouvernementales et féministes

Cette lutte vous concerne aussi. Nous reconnaissons vos efforts pour cette cause mais comme le dit-on, tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait. Les victimes ont beaucoup plus besoin de vous à leurs côtés, de votre soutient et de vos voix.

Chers amis amoureux de la plume et influenceurs

Imaginez l’impacts et le changement que nous aurons si chacun décidait de passer une minute à dénoncer, à plaider et à soutenir nos victimes ? ne rester donc pas en marge de cette lutte.

 Chers victimes

Il n’y a rien qui puisse vous libérer de ces cauchemars que de briser le silence. Ce n’est le premier pas qui vous libère et qui permet aux acteurs de changement de se mettre de vos côtés et porter haut votre voix. Ne laissez donc plus les actes d’un bourreau vous ruiner et vous arracher votre joie de vivre. Dénoncer déjà dès les premiers signes vous permettra aussi d’être en sécurité. Ne gardez plus de silence si vous ne voulez plus être victimes, si vous ne voulez plus voir d’autres filles victimes de viol.

L’égalité pour les filles, c’est aussi, les protéger contre tous ces pervers, porter leurs voix et assurer un avenir meilleur pour nos filles.

Que nous soyons acteurs de changement ou simples citoyens, cette lutte nous concerne. Ne soyons plus complices des actes de viols et soutenons les victimes quand elles décident de parler.

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Auteur·e

mariamarconon

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