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Méthodes contraceptives : les morts par défaut vous en veulent

Lors de mes dernières vacances dans une zone rurale du pays, la mort d’une femme m’a traumatisé et meurtrie. J’ai été choquée par sa mort, puisque je pense qu’une femme ne mérite pas de mourir par absence d’opportunité d’adoption de méthodes contraceptives.

Elle avait 32 ans, vivait avec un mari qui était au chômage et devait nourrir leurs sept enfants. Certains de ses enfants passaient toutes leurs journées à la maison, faute de moyens pour leur instruction. Tombée encore, enceinte, ni son mari, ni elle ne voulaient de la grossesse. A première vue, l’avortement s’est donc présenté comme la meilleure solution pour faire face à cet embryon qui commençait à croître.

Le mari, par ses moyens, a fait saigner sa femme sans pouvoir réussir l’avortement. La prochaine destination fut leur maison, parce qu’ils avaient peur d’être mal vu par la société en se rendant dans un centre de santé pour un avortement de sauvetage. Elle mourut, laissant derrière elle sept enfants et un mari au chômage.

Quel sort est réservé, désormais, à ses enfants ? L’avenir de ses enfants, n’est-il pas hypothéqué ? Cette mort, n’est-elle pas liée à un manque d’information ? Cette dame, ne serait-elle pas en vie maintenant, si elle avait un accès gratuit à la contraception ?

Je crois que oui. Donc, il urge que l’on porte un regard plus réflexif à ce sujet.

1- Les organisations non gouvernementales et les associations

L’information sur les méthodes contraceptives n’est pas connue de tous. Il faut dire que les efforts des organisations et de ces structures sont connus et sont à encourager. Mais tant qu’il reste à faire, rien n’est fait. Pour ce fait, il faut, avant tout, amplifier la sensibilisation et la communication, afin que dans chaque zone, la population soit au parfum de l’information. Former plus de pairs éducateurs pour faciliter l’accès à l’information, même dans les milieux les plus reculés.

2- Les hommes

Par ailleurs, les hommes sont parfois très réticents à l’idée selon laquelle les femmes doivent adopter une méthode contraceptive. Dans l’état actuel des choses, on ne peut plus interdire aux dames d’adopter les méthodes contraceptives. Il serait préférable de laisser ces femmes adopter une méthode contraceptive que de les voir mourir après un avortement. Car les méthodes contraceptives permettent d’avoir le nombre d’enfants voulu et au moment voulu. À cela, s’ajoute le manque de moyens financiers pour subventionner l’adoption de ces méthodes.

3- La responsabilité de la société dans l’accès aux méthodes contraceptives

La société a souvent une mauvaise image de ces femmes et filles qui optent pour une méthode contraceptive. A cause de cela, ces femmes sont stigmatisées, vues comme des filles faciles, des prostituées. D’autres pensent même qu’adopter une méthode contraceptive, c’est faire un avortement. Ceci explique la peur des femmes d’être indexées après un service de contraception. Nous ne devons plus continuer à réfléchir de la sorte ! Adopter une méthode contraceptive n’est en aucun cas une erreur. Mettre fin à ces préjugés, c’est sauver nos femmes et nos filles.

4- La responsabilité du gouvernement béninois dans l’accès aux méthodes contraceptives

Finalement, beaucoup de femmes n’adoptent pas les méthodes contraceptives, pas parce qu’elles ne désirent pas le faire, mais par ce qu’elles n’ont ni la bonne information sur les méthodes contraceptives, ni les moyens pour en adopter. D’autres n’adoptent pas de méthodes fautes de manque de centre de santé ou clinique qualifiées à proximité. 

Si ces dames avaient un accès gratuit et à proximité aux méthodes contraceptives, le taux de grossesses non désirées, les avortements clandestins, les infanticides et les décès post avortement vont diminueraient. Il urge donc que le gouvernement pense à ces femmes qui continuent de perdre leur vie, en rendant gratuites toutes les méthodes contraceptives. Aussi, en mettant en place dans chaque zone des centres de santé ou des cliniques qualifiées et en formant plus de pairs éducateurs et des relais communautaires, pour faciliter l’accès à une bonne information.

Rendre gratuites toutes les méthodes contraceptives au Bénin, c’est sauver des milliers de vies !

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Auteur·e

mariamarconon

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