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Pourquoi les pertes vaginales?

Homme ou Femme, à une période de notre vie, celle à laquelle nous nous voyons autrement, la puberté, notre corps subit des modifications (morphologiques comme physiologiques). À partir de cet instant, nous faisons beaucoup plus attention à notre corps et nos organes génitaux.

Vous est-il arrivé une fois de sursauter au réveil parce que vous avez vu une chose pas normale ? Bien sûr, la menstrues, les pollutions nocturnes, l’apparition des poils, les pertes vaginales, etc. Vous trouverez cela drôle, mais ça arrive presque à toutes les filles. Ces périodes sont les meilleures où on a besoin d’une personne pour nous expliquer ces changements et nous rassurer. Je me souviens de la première fois que j’ai eu les pertes vaginales. Ma réaction fut : « Woh, ma menstrues ont changé de couleur, c’est clair que je suis malade et que je vais mourir ». Plusieurs autres filles ont des réactions semblables ce qui d’ailleurs est tout à fait normal. Que savoir sur les pertes vaginales ? Trouvons ensemble avec Dr Vanessa HESSOU la réponse à cette question. 

       Bonjour, je suis Docteur Vanessa-Marie HESSOU, médecin généraliste en fin de formation du Diplôme d’Etudes Spécialisées de Gynécologie-Obstétrique à Cotonou.

   Qu’est-ce que les pertes vaginales

     Les pertes vaginales encore appelées leucorrhées sont des sécrétions non sanglantes provenant du vagin et apparaissant à la vulve. Elles peuvent être normales (physiologiques) ou anormales (pathologiques).

Quelles sont les causes des pertes vaginales ?

      Les pertes vaginales physiologiques sont des sécrétions normales et régulières. Elles permettent de nettoyer le vagin et de le protéger des bactéries en évacuant les cellules mortes et les germes qui auraient pu se développer. La production de ces pertes est sous l’influence des œstrogènes (hormones produites par les ovaires). Ces pertes peuvent aussi être la glaire cervicale. En effet, lorsque les taux d’œstrogènes sont élevés, le col de l’utérus est stimulé et produit une substance translucide, limpide, gluante, d’aspect de « blanc d’œuf ». L’aspect et le volume varient en fonction du cycle menstruel. Cette glaire devient filante pendant l’ovulation. Elle ne provoque pas de symptôme.

La flore vaginale est constituée de bactéries qui assurent la protection du vagin et empêchent le développement des germes parlants des maladies. Lorsque cet équilibre bactérien est perturbé, il y a une modification de la flore vaginale. La plupart du temps, les causes des pertes vaginales anormales ou pathologiques sont des infections vaginales dont les origines peuvent être infectieuses : dues à un champignon dans la plupart des cas, un parasite ou à une bactérie ; ou irritatives par intolérance à un produit chimique notamment dans les savons. Il peut s’agir également d’un microbe sexuellement transmissible comme la chlamydia, la gonorrhée, le trichomonas, etc. D’une modification hormonale due à la grossesse, à un traitement hormonal ou un antibiotique ou une chimiothérapie.

  

  Faut-il avoir peur à l’apparition des pertes vaginales ? Si non quand est-ce qu’il faut s’inquiéter ?

Les pertes vaginales peuvent être physiologiques ou pathologiques. Les pertes physiologiques sont l’exagération de la sécrétion génitale normale. Elles sont le plus souvent filantes, glaireuses, blanches ou translucides.

Lorsqu’elles deviennent malodorantes, jaunâtres, verdâtres, accompagnées de brûlures et de douleurs ou tout simplement plus épaisses que la normale, elles sont alors pathologiques. La femme est amenée à consulter, car il pourrait s’agir d’une infection ou d’un autre problème gynécologique.

     Comment pouvons-nous prévenir les pertes vaginales

La prévention des pertes vaginales repose essentiellement sur l’hygiène de la vulve qui doit être quotidienne. Elle doit être réalisée à l’eau propre ou en utilisant un savon doux à pH neutre ou alcalin. Les douches vaginales sont interdites, car elles détruisent la flore vaginale et favorisent la survenue d’infections comme les mycoses vaginaux (infections dues à des champignons). L’utilisation de gant de toilette ou du savon avec du parfum doit être évité car il serait trop irritant. Une hygiène intime trop agressive pourrait déséquilibrer la flore vaginale et être à l’origine d’infections.

Cette hygiène intime doit être bonne au cours des rapports sexuels en ayant des rapports sexuels protégés (port de préservatifs masculins ou féminins) ; en évitant les rapports bucco-génitaux et en faisant une toilette vulvaire après chaque rapport sexuel.

Pendant les règles, la femme est plus sujette aux infections vaginales, car le sang est un milieu propice pour la prolifération des microbes. Ainsi donc, en plus des mesures de prévention sus citées, il faut éviter les rapports sexuels durant cette période et changer de protection (serviettes hygiéniques, tampons, etc.) dès qu’elle se souille. Il faut également éviter de s’essuyer arrière en avant, mais plutôt d’avant en arrière après les selles et la miction. Eviter d’introduire les doigts dans le vagin au risque d’y introduire des microbes qui vont déséquilibrer la flore vaginale.

     

Quels peuvent être les effets/inconvénients des pertes vaginales sur notre santé sexuelle et reproductive ?

Les pertes vaginales anormales peuvent se compliquer d’infections plus graves (infections génitales hautes) telles qu’une endométrite (infection de la muqueuse de l’utérus), salpingite (infection de la trompe), abcès dans le pelvis (bas-ventre), infection généralisée puis le décès.

Ces infections génitales hautes sont responsables plus tard d’infertilité (incapacité à concevoir).

   Que faire dès l’apparition des pertes vaginales ?

Devant des pertes vaginales malodorantes, jaunâtres, verdâtres, accompagnées de brûlures, de douleurs et/ou de fièvre, il faut consulter très rapidement un médecin ou un gynécologue qui posera le diagnostic et mettra le traitement adéquat.

Les hommes peuvent-ils avoir des pertes ? Si oui, comment se présentent elles?

Les hommes n’ont pas de pertes, mais des écoulements au niveau du méat urétral. Ces écoulements sont pour la plupart le liquide séminal et sont sécrétés le plus souvent au moment des rapports sexuels. Ces écoulements sont normaux. Mais il peut également avoir des écoulements anormaux qui peuvent être jaunâtres, voire verdâtres, purulents, blanchâtres, malodorants, accompagnés de brûlure à la miction. Devant ces signes anormaux, il vaut mieux consulter au plus vite un médecin ou un urologue andrologue.

L’hygiène intime est très importante pour une bonne santé sexuelle et reproductive. Chaque femme doit apprendre à prendre soin de ses parties intimes pour une meilleure santé. N’hésitez pas à consulter devant tout signe inhabituel.

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Auteur·e

mariamarconon

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